Contes et nouvelles du 21 ème siècle : Les enfants de l'atome (Livre I Chapitre 7)

Cycle : les arrache-cœurs (contes et nouvelles du 21 ème siècle)

Livre I Chapitre 7

La culture fait souvent la culbute. C'est ainsi, et rien ne changera

 “La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs.”  Hannah Arendt

Ce soir, c'est détente chez les enfants de l'atome. Pourtant, les sujets d'actualités brulants ne manquent pas, mais pour une fois, ils feront l'impasse. D'ailleurs, ne serions-nous pas dans l'impasse ?

Sur la platine CD tourne en boucle le dernier album de David Bowie. Une séquence émotion qui ne fait pas l'unanimité. Si tous reconnaissent le talent indéniable de ce grand artiste, chacun aura connu sa période, ses chansons Bowie mais rares sont ceux qui l'auront aimé de A à Z...iggy Stardust. Il n'empêche, tous sont là pour lui rendre un dernier hommage.

Dernier album de "L’Homme qui venait d’ailleurs", BlackStar, ode mystique aussi étrange que perturbant sera, à n'en pas douter, l’album de monsieur tout le monde. La mort d'un artiste le rend beau. A nouveau, il est à la mode, A nouveau, on l'aime, même si la veille, on en avait rien à faire. C'est ainsi, et rien ne changera.  

Si les enfants de l'atome sont en majorité assez jeunes, tous ne le sont pas obligatoirement. Pour la simple raison que les premiers virent le jour lors du grand chamboulement énergétique, lorsque les premières centrales nucléaires commencèrent à faire naitre les espoirs, et à contrario la peur.

Le mélange des genres, d'origines, de générations leur apporte ainsi une richesse culturelle hors norme. De la musique classique aux années punk, en passant obligatoirement par les années 80. Il en est de même pour la littérature, le cinéma. Malheureusement, la culture s'avère être un produit de luxe comme par exemple les concerts, les pièces de théâtres, les grands opéras. Malheureusement, la culture manque souvent d'originalité, de recherche. Le perfectionnement devient assez rare. Pour preuve, les disques vinyles (ou cd) qui nous révèlent qu'une ou deux pépites par album tandis que le reste est tout juste écoutable, sympa sans plus. Pauvre diamant qui s'use sur les durs sillons d'un vide sidéral, musical. Pour preuve, les séries télés qui faute d'audimat, s’arrêtent du jour au lendemain sans préavis, sans crier garde, qui laissent le téléspectateur la bouche béante, le regard triste, hagard alors qu'elles lui avaient déjà bouffé la moitié des neurones. Les saisons inégales côtoient le meilleur comme le pire. La vulgarité est souvent mal placée, l'intelligence scénaristique  défaillante. De même, le cinéma reste cher surtout depuis l’intégration de la 3D. Le porte-monnaie se désintègre. Pour rentabiliser l'investissement, dérouler le tapis rouge aux acteurs, on orchestre un bouche à oreille afin de rendre des films sans intérêts populaires. On crée ainsi les chefs-d’œuvre d'aujourd'hui, les films cultes de demain. Si le réalisateur n'a plus d’idée, il ressort des placards les succès populaires de la veille, lui donneront une suite qui attirera le cinéphile peu exigeant. Le principal sera encore qu'ils ne se prennent pas la tête. Ainsi, le réalisateur, le spectateur connaitront l'osmose, partageront le même désir de facilité. Après tout, chacun est là pour se faire plaisir, chacun hélas, est las d'une vie de plus en plus complexe, de moins en moins propre.

Une information retient l'attention des enfants de l'atome : l'ex-femme de David Bowie, Angie, révèle qu'il aurait tenté de l'étrangler peu de temps avant leur divorce. Eh oui, c'est dingue mais c'est comme ça. Nos héros meurent un jour et des secrets inavouables (re)naissent de leurs cendres. Info ou intox, il n’empêche, le monde est people, le monde aime les ragots, le monde se délecte de la misère des autres. We Are The World. C'est ainsi, et rien ne changera.

J.A Carlson le 25 Janvier 2016

L'histoire des enfants de l'atome commence ici : Livre 1 chapitre 1






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